CHAPITRE 8

« Par la porte de la plus infime confidence, tout de nous s'engage. »

 

 

18 février 2020 – Résidence Hôtel Le Val de Sel - Plage de Malo-les-Bains - Dunkerque

Il est sept heures. La résidence de vacances s’éveille. Comme prévu par le dispositif, Emile attend Zia devant la porte de sa chambre. Mais la jeune fille tarde à arriver.

- « Bien dormi ? », lui demande Lila en le croisant dans le couloir.

- « Oui, oui », confirme Emile. Il se penche vers elle pour échanger la bise du matin. « J’attends Zia », précise-t-il alors qu’elle s’éloigne.

« Je vous emmène pour le petit déjeuner ? , lui demande une agente de restauration quelques minutes plus tard.

–  Non, non. J’attends Zia », insiste Emile, reculant légèrement afin de s’assurer qu’elle ne l’attrapera pas par le bras pour l’emmener de force au réfectoire. « J’ai rendez-vous, là. Je ne vais pas lui poser un lapin, non ? , argumente-t-il sans malice.

–  Vous avez rendez-vous avec qui ? , intervient Inès en les croisant, une feuille d’appel à la main.

–  J’ai rendez-vous avec Zia , répète Emile.

–  Zia ? , interroge Inès en se tournant vers Sandrine.

–  Oui, oui, c’est ça », répond Sandrine en remontant le long corridor jusqu’à eux. « C’est bon »

Emile est soulagé. On ne va pas l’obliger à quitter son poste. Il serait dommage que Zia ne le trouve pas ! D’autant plus qu’il sent pointer un début de complicité entre-eux deux. La collation de vingt-deux heures s’est avérée particulièrement drôle. Zia a beaucoup fait le clown pour le détendre et l’aider à s’ouvrir davantage. Il n’a pas envie de lui être déloyal. Tant que Zia ne sortira pas de sa chambre, il ne bougera pas !

Mais en dépit de son entêtement à demeurer face à la porte close, son binôme ne donne pas le moindre signe de vie. Désappointé, Emile finit par se rendre au réfectoire. Le bourdonnement d’activité lui parvient alors qu’il en passe les portes. Les doyens se déplacent ici et là, garnissent leurs plateaux-repas et pépient tout azimuts, enthousiasmés par leur première nuit passée au sein du palais de la reine.

Malgré la gaieté palpable autour de lui, la désapprobation s’empare d’Emile. Zia n’a pas daigné se lever à l’heure pour partager le petit déjeuner avec lui !

Il continue toutefois de scruter chaque recoin de l’imposant espace de restauration à la recherche de sa jeune partenaire de séjour juste au cas où elle aurait mal compris l’information, et qu’elle se soit déjà rendue au « buffet continental » sans lui.

Mais le vieil homme a beau scruter l’ensemble des trois salles du réfectoire, aucune trace de Zia ! Il semble qu’elle ne se soit tout simplement pas réveillée… Il s’installe à table sans être passé par le self-service ni avoir fait le tour des nappes de coton sur lesquelles trônent pourtant d’appétissantes viennoiseries.

Soudain, il l’aperçoit remontant les travées.

« Je suis là », lance-t-elle en levant le bras pour le saluer depuis le milieu de la salle.

Tout en la regardant s’approcher, Emile lui adresse un large sourire. Il est soulagé de la voir enfin. L’ayant rejoint, Zia se penche par-dessus la table pour l’embrasser sur les deux joues. Emile profite de l’instant pour lui saisir les mains et les conserver un long moment dans les siennes. Son sourire éloquent précise pour lui à quel point la présence de la jeune femme le coupe de la solitude. Sans elle, il se serait retrouvé un peu perdu...

Bien que surprise par le comportement du vieil homme, Zia est attendrie par l’attachement qu’Emile commence à afficher à son égard.

« Allez, je vais vous chercher votre plateau », lui dit-elle en se libérant doucement de son étreinte. Emile continue de sourire cependant qu’elle s’éloigne vers la pile de plateaux fraîchement lavés. Il n’en perd pas une miette. Cette fois, il ne la lâchera plus du regard, juste au cas où !

Mais trop heureux de l’avoir retrouvé, Emile ne tient pas en place. Ragaillardi par cette jeunesse stimulante, il se lève de sa chaise et la rejoint pour choisir avec elle les ingrédients qui feront leur plaisir après leur diète nocture.

« Un jus d’orange ? , lui propose Zia.

–  Ah oui c’est bon ça, le jus d’orange», répond Emile, absorbé par la découverte des tentations gourmandes étalées sous leurs yeux.

Leurs plateaux se remplissent à vue d’oeil. Il est temps de retourner s’asseoir pour profiter de ces succulentes denrées. S’ils mettent trop de temps à se restaurer, le bus ne les attendra pas et ils râteront la sortie organisée par Sandrine !

* * *

Le repas englouti, l’appel fait, les ceintures bouclées et les chansonnettes reprises en choeur à bord de La Belle Hirondelle, Emile et Zia se concentrent sur le paysage dunkerquois défilant sous leurs yeux au travers des vitres. Le large véhicule s’immobilise non loin de la digue de mer. Les joyeux drilles descendent un à un le marchepied et se regroupent sur le quai. Devant eux, l’immensité sableuse de Malo-les-Bains se déploie jusqu’aux nuances grises bordées d’écume, loin vers l’horizon. L’air reste frais malgré un ciel sans nuages. Les cols se remontent, les manches se déroulent et les blousons se referment.

Malgré leurs difficultés à se déplacer les anciens marchent fièrement côte à côte, et parfois main dans la main avec leurs binômes. Leur jeunesse les pousse à se surpasser.

S’élançant sur le large boulevard longeant la plage, canne en main, Emile continue de cultiver sa complicité naissante avec Zia, même si soixante-et-onze années les séparent. Les bons moments partagés depuis hier l’ont surpris au point de raviver en lui l’esprit blagueur qu’il avait presque oublié.

Les suivant à distance depuis le début de la promenade, Elouane et René accélèrent un peu le pas pour arriver à leur hauteur.

« Ça va ? Tu fatigues pas trop mon Mi-mile ? , le chahute gaiement René, rajeuni par la présence d’Elouane à son bras.

–  Au contraire, mon gros père », taquine Emile en retour. «Et puis quand je pourrais plus, Zia me portera sur son dos !»

Les membres du groupe présents autour d’eux se laissent gagner par le bon mot d’Emile. La bonne humeur atteint jusqu’aux promeneurs. Les conversations et les rires fusent durant quelques minutes entre Emile, Zia, Elouane et René. Le groupe des quatre, comme certains les surnomment déjà, semble s’harmoniser et trouver son équilibre.

Elouane se détend. Elle ne se contente plus de hocher la tête aux observations ou aux remarques de René. Tout en échangeant avec lui, elle constate qu’Emile et Zia ont accéléré le pas et les précèdent de nouveau d’une bonne cinquantaine de mètres.

« Il est loin de nous, là.

–  Qui ça ma brunette ? , demande René.

–  Emile.

–  Oh, ben oui », commente-t-il. « De toute façon, il court comme un lapin celui-là, alors… ». Sa remarque déclenche autour d’eux une nouvelle occasion d’échanger des plaisanteries bon-enfant. « Il marche comme à vingt ans, c’est vrai ! », ajoute René dans un gloussement.

* * *

La fatigue commence toutefois à se faire sentir. Une heure à arpenter la digue de mer a eu raison des affections articulaires et des insuffisances respiratoires. Emile ressent quelques douleurs au niveau des jambes. Son souffle devient court. Zia lui indique un banc, tout près d’eux . Emile acquiesce en opinant du chef.

« C’est gentil ma petite fille , lui dit-il.  Tu as senti que je commençais à devenir ra-pla-pla. Tu as raison, on va s’asseoir un petit peu ».

Il s’approche du banc et s’y laisse tomber en poussant un léger râle de soulagement. Zia s’assied à son côté.

–  « Ça va mieux ? , lui demande-t-elle.

–  Oh oui, là ça va mieux », répond Emile avec satisfaction. « Je vais pouvoir me reposer cinq minutes. »

Il se perd un instant dans la contemplation de la grande étendue d’eau, face à eux.

« Et puis on va pouvoir regarder la mer tous les deux, pendant ce temps là », précise-t-il avec un sourire.

Le rayonnement de Zia aiguise sa curiosité et il escompte bien profiter du contexte de sortie en extérieur pour en apprendre davantage sur elle, sa famille et son parcours.

« Tu as ton père et ta mère ? , lui demande-t-il de but en blanc.

–  Non... , répond Zia, prise au dépourvue.

–  Tu ne les as plus ? 

–  Si… J’ai mon père. Mais je ne le vois pas souvent.

–  Ah... , commente Emile, conscient du malaise provoqué par sa question.

–  Et tu as tes grand-parents ? 

–  Oui… », commence Zia. « Enfin…, une grand-mère en fait . 

–  Ah... , réitère Emile. Décidément, je mets les pieds dans le plat avec mes questions…

–  Elle était couturière , continue Zia.

–  Qui ça ? 

–  Ma grand-mère maternelle. Elle était couturière. Dans une usine textile pour l’habillement féminin. 

–  Ah oui ? , rebondit-il.

Emile tend l’oreille dans l’attente des confidences de Zia. Constatant que la jeune fille s’enferme dans un silence inhabituel, il se décide à suivre le cours de ses propres pensées pour relancer la conversation.

« On crois pas qu’on peut devenir vieux », lâche-t-il soudainement.

Zia tourne son visage vers lui, intriguée par ce qu’il vient de dire.

« Est-ce que dans l’avenir tu as un peu peur que ce soit comme ça ? , poursuit-il.

–  Comme-ça, comment ? 

–  Comme ça, quoi. Vieux. Tu as peur de vieillir, toi ? 

–  Non, pas trop. »

Emile se fige un cours instant. Sa réaction n’échappe pas à Zia.

« Ma réponse a l’air de vous surprendre... , souligne-t-elle.

Un petit peu quand-même ! », répond Emile. « Moi, à vingt ans, on m’aurait dit que j’allais vieillir comme ça…, et bien ça m’aurait mis un sacré coup. Et puis si j’avais vu tous ces vieux d’un seul coup, comme toi aujourd’hui, ça m’aurait flanqué une sacrée trouille aussi. 

–  Pourquoi ça vous aurait fait peur ? , demande-t-elle.

–  Et bien, peur de savoir que quand on est vieux on est plus autonome ! Qu’on peut plus faire grand-chose, que parfois on ne peut plus rien faire, même. Qu’on perd la tête aussi, des fois. Enfin, qu’on perd vraiment beaucoup de choses, quoi... »

* * *

Lila et Marion les rejoignent, interrompant leur conversation.

« Et bien Emile ? On est fatigué ce matin ? Ça y est, on calle ? , plaisante Marion.

–  Non, non ... C’est elle qui calle ! », réplique Emile du tac au tac en montrant Zia du doigt.

Les rires se mélangent avec un plaisir non dissimulé. Le contexte joue pour beaucoup dans la détente des uns et des autres.

« Bon, et bien on va vous apporter un petit fauteuil pour terminer la promenade, hein ? », propose Lila, constatant qu’Emile n’arrivera probablement pas à revenir jusqu’au bus par ses propres moyens.

« D’accord ! », répond-t-il. « Là, les doigts de pieds en éventail ça va être superbe ! »

« Vous nous donnez votre canne ou vous la gardez ? , lui demande Inès en faisant rouler un siège jusqu’au devant d’Emile.

–  Oui, je veux bien , confirme-t-il en lui tendant sa canne.

–  Vous êtes encore fatigué ? , s’enquiert Zia alors qu’elle prend place derrière le fauteuil.

–  Ben c’est les pattes, quoi ! », intervient René qui observe la scène depuis plusieurs minutes, accroché au bras d’Elouane. « A force de jouer les lapins, il s’est transformé en tortue ! », taquine-t-il.

« Tais-toi donc, toi», lui lance Emile, un sourire aux lèvres. « Occupe-toi donc de ta nouvelle fiancé !».

La blague est saluée par une franche rigolade alors qu’Elouane rougit jusqu’aux oreilles.

« Vous vous sentez bien, là, Emile ? La vie est belle ?, se moque gentiment Zia tout en poussant son binôme.

–  Evidemment ! », approuve-t-il. « C’est la vie de château, là ! »

* * *

Le moteur vrombit. Chacun a repris sa place à bord de la navette et prend ses aises au creux des confortables fauteuils de velours. Sandrine, Lila, Inès et Marion prennent le microphone à tour de rôle pour un petit debriefing de fin de matinée. Elles y ajoutent les détails des temps de soin et d’activités pour l’ensemble de l’après-midi. La Belle Hirondelle s’ébranle lentement.

Zia appuie sa tête le long du montant de la fenêtre, mais le paysage qui défile sous ses yeux n’attire pas son attention. La jeune fille demeure absorbée par le souvenir de sa conversation avec Emile. Elle ne s’attendait pas à ce que leur échange prenne une telle tournure. Elle ne savait pas que la promesse qu’elle s’était faite de maintenir le secret de son histoire au fond de sa mémoire allait faillir devant l’intérêt que lui portait Emile. Devant sa propension à se confier, lui aussi. C’était avant que Lila et Marion ne viennent à leur rencontre couper le fil de leurs souvenirs.

« Vous dites que vous avez perdu beaucoup de choses... », lui avait-elle demandé. « Qu’est-ce que vous avez perdu ? 

–  Mon amour... , avait répondu Emile.

–  Ça, je le sais déjà. Vous m’en avez parlé l’autre jour, vous vous souvenez ? 

–  Non…, ma première femme », avait-il précisé.

Zia était restée coite, muselée par la révélation du vieil homme.

« Enfin…, nous n’étions pas mariés. C’était avant Henriette. Nous étions jeunes… J’avais à peine dix-huit ans. C’était en 1950, tout juste. Elle s’appelait Micheline... »

Emile avait marqué un temps d’arrêt, perdu au fond des pages du journal de sa vie.

« Micheline Sauvage. Elle venait d’avoir dix-neuf ans. Elle était brune, et belle. Elle ressemblait à Paulette Goddard dans « Les Temps Modernes », le film de Charlot. Elle avait du caractère ; j’aimais ça. On s’est aimés, très fort. Elle est devenue la meilleure amie de ma sœur, Denise. On ne pouvait pas les séparer toutes les deux. Comme des perruches, toujours à se confier des trucs à l’oreille ! On s’entendait tous bien. Et puis j’ai été appelé pour le service militaire. À l’époque, le service était long ; il durait trois ans. C’est là que Micheline m’a annoncé qu’elle était enceinte. Et là, je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma caboche. J’étais jeune, j’allais partir longtemps. J’ai eu peur… Micheline l’a senti et est entrée dans une colère folle. Elle m’a traité de tous les noms. Personne n’a rien pu faire pour qu’elle reste quand j’ai dû rejoindre les bleus-bites. Denise avait quinze ans à ce moment là. Elle était éprise d’absolu, et de justice. Elle ne m’a jamais pardonné d’avoir abandonné Micheline dans son état, ni d’avoir déclenché son départ. Micheline nous a tous quittés et n’a plus jamais donné de nouvelles ; pas plus à nous qu’à Denise d’ailleurs, même malgré leur complicité... »

Zia demeure silencieuse. Son être tout entier remue dans son enveloppe comme un liquide au fond d’une calebasse.

« Denise ne m’a plus jamais considéré comme son frère. J’ai tout fait pour rattraper le coup, en rentrant du service. Mais du haut de ses dix-huit ans, Denise n’a rien voulu savoir. Elle fréquentait à ce moment-là. Elle était devenue une jeune femme. Elle a continué de faire sa vie, et moi la mienne ; chacun de son côté. »

Emile reprend un instant son souffle, et le fil de son histoire.

« Après, c’est moi qui n’ai plus voulu la voir ; quand elle a épousé un boche*, en 1962. Je pouvais pas supporter d’avoir un ennemi dans la famille. On avait trop souffert à cause des boches*, pendant la guerre. J’arrivais pas à oublier… Et puis la vie a continué. J’ai rencontré Henriette en 1953. Henriette Leroux. Elle était belle, elle aussi. Mais blonde, avec de magnifiques yeux vert. Toujours très élégante. Une vraie star. Elle brillait toujours de mille feux ; fallait voir ça. On est tombés amoureux… On s’est mariés en 1954. Elle était fière de porter mon nom ; de devenir Madame Adler, comme je l’appelais souvent. Elle adorait ça. Mais la vie a été rude après notre première année de mariage, parce que Henriette a appris qu’elle ne pouvait pas avoir de bébé. Elle a jamais voulu adopter, même quand je lui ai proposé. Elle voulait un enfant avec moi ou rien du tout, qu’elle disait. Je l’ai toujours regretté. Et puis ça me faisait repenser à Micheline, et à notre bébé que j’ai pas connu. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, Micheline. Denise non plus, d’ailleurs. Enfin, c’est ce que j’ai appris par ma nièce, Martine, quand elle m’a écrit que Denise était décédée d’une mauvaise grippe en 2015. Ça m’a mis un sacré coup. Moi, je voulais effacer nos bêtises de jeunesse, et puis nos fâcheries à cause de Micheline, du boche* et tout ça. Je voulais la prévenir qu’Henriette venait de nous quitter. C’est pour ça que je lui ai envoyé une lettre, à Denise. Pour m’excuser, et puis aussi pour lui annoncer que ma femme était morte d’une crise cardiaque. C’était en 2017… Depuis, j’ai du mal. Même si à cause de René je viens tout le temps à la MARPA. Il a toujours veillé sur moi, mon Néné, depuis qu’on se connaît. Ça fait un bail maintenant. Il voulait pas que je reste « tout seul comme un pauvre hère », qu’y me disait. Il voulait que je vienne vivre à La Fleur de Lin, comme lui. Alors je l’ai écouté et je suis venu rencontrer Sandrine, pour lui faire plaisir. Ensuite, ça m’a bien plus quand-même. Mais je veux garder la maison qu’on a acheté ensemble, avec Henriette. Ça j’y tiens. Pour rien au monde je m’en séparerais. Pas tant que je serai là en tout cas. »

Remuée par le vécu d’Emile, Zia tâche de comprendre toute la portée de ce qu’elle vient d’entendre. Le regard perdu vers le large, elle tente de recoller les morceaux d’une vie broyée, pour partie. Lorsqu’elle relève les yeux vers Emile, il l’observe intensément.

« Et toi, ma toute chtiote ? », lui dit-il soudain. « C’est quoi, ton histoire ? »

 

 

* Citation de Robert Sabatier - Écrivain et poète français (1923 – 2012) - « Le livre de la déraison souriante » (1991)

* Terme péjoratif pour désigner un soldat allemand ou une personne d'origine allemande.

 

 

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